Introduction
Avant d’être le cinéaste de l’étrange, David Lynch est tout d’abord peintre. Sa passion pour la peinture, lui vient de sa rencontre avec le peintre américain Buschnell Keeler qui lui apprit que l’on pouvait vivre de cet art. La peinture devient alors pour le tout jeune David Lynch : plus qu’un hobby et décide d’orienter ses études dans cette voie. Les œuvres qu’il commence à créé sont particulièrement singulières et lorsque l’on aborde la peinture de David Lynch il est nécessaire de faire sienne la formule de Francisco Goya « Le sommeil de la raison engendre des monstres. » En effet, le peintre ne cherche pas à représenter le sujet pour ce qu’il est mais transforme la réalité du sujet pour lui faire prendre des formes et des couleurs nouvelles n’ayant avec lui aucun lien. La raison ne sert donc plus à rien, seul compte alors la sensation ressentit par l’artiste et le spectateur. Ses influences sont avant tout européennes de Francisco Goya à l’Autrichien Egon Schiele en passant par Francis Bacon et Tapies. L’allure générale, de ses œuvres, est proche des peintures de Kiefer quant à l’utilisation de différentes textures comme les pansements, elle rappelle les créations de l’Allemand Josef Beuys. Le cinéma à vite fait d’attirer le peintre, qui profite ainsi des multiples possibilités de cet art pour ajouté ce qui manquait à ces tableaux : Le son et le mouvement. Son goût pour la peinture ne s’atténue pourtant pas, au contraire puisque ses films lui permettent de faire référence, à un de ses maîtres : Edward Hopper dont l’influence est énorme dans ses plus grands chefs d’œuvres : Eraserhead, Blue Velvet et surtout Lost Highway son avant dernier film. Son « film de peintre » selon l’expression consacrée est autant une compilation de sa carrière cinématographique que de sa carrière picturale. Le succès de ses films, lui permet enfin, de poursuivre en parallèle sa carrière plus méconnue, de peintre. Ce présent dossier se permet de mettre en valeur les différents thèmes et techniques utilisées par le peintre et de les comprendre. Puis dans un deuxième temps, de chercher les différents liens possibles ou les points de rupture entre la peinture de David Lynch et Lost Highway.