Hollywood
est depuis toujours la capitale du rêve. Dès les débuts du cinéma de grands
réalisateur comme D. W Griffith se sont installés dans cet endroit
paradisiaque, épaulé au même moment par de grande star comme Lilian Gish ou
Rudolf Valantino. Tous autant qu’ils sont, ils créeront souvent malgré eux
ce que l’on appel le Star Système. Puis ce fut le tour des émigrés
allemands fuyant la dictature du IIIe Reich, qui vit venir Fritz Lang qui fit la
plus grande partie de sa carrière à Hollywood. Tout les professionnels du cinéma
vinrent de tout les coins du monde pour réaliser leurs rêves. Hollywood et ces
grandes fresques à la Cecil B. Demilles feront rêver tout les spectateurs du
monde entier. En 1941, Orson Welles révolutionne le cinéma et quasiment en même
temps, apparaît le vilain petit canard d’Hollywood : Edward Wood Junior.
Ce réalisateur de série B. va tout faire pour entrer par la grande porte à
Hollywood. Malheureusement Ed Wood ne réussira jamais à quitter la périphérie
des studios. Car en seulement dix
films il sera définitivement perçut comme un réalisateur sans aucun talent.
Avant de réaliser des films pornographiques et de sombrer dans l’alcool, Ed
Wood fera la rencontre de sa vie : Bela Lugosi. L’acteur de Dracula et
des films de monstres d’Universal. Ensemble ils tourneront trois films dont le
chef d’œuvre maudit : Plan Nine From Outer Space. Dès le début du
tournage, Bela Lugosi avait déjà quitté nos contrés. Après la mort du réalisateur,
le monde entier le connaîtra comme étant le plus mauvais réalisateur de tout
les temps. Depuis la fin des années 80, un regain d’intérêt permet à ses
films d’être redistribués dans la confidentialité. C’est ainsi que deux
étudiants, Scott Alexander et Larry Karaszewsky, vont en 83 réalisé leurs
films de fin d’étude : « The Man In Angora Sweater ». Et ce
n’est que dix ans après qu’ils mettent en place un nouveau script sur la
vie d’Ed Wood d’après les anecdotes venant du livre d’interview :
Nightmare Of Ecstasy de Rudolf Gray. Le film sera produit par Tim Burton, réalisateur
lui-même autant iconoclaste qu’Ed Wood. Celui ci est en effet connu pour son
coté gothique et sa fascination pour les personnages « outlaw »,
tel Pee Wee, ou Edward Aux Mains d’Argent en 1990. C’est pourquoi les deux
scénaristes vont faire en sorte d’obliger le réalisateur / Producteur à réalisé
lui-même le film. Ceci, en orientant volontairement mais légèrement le scénario
vers l’univers décalé du réalisateur de Beetlejuice. C’est ainsi que Tim
Burton met en chantier la bio pic du plus mauvais réalisateurs de tout les
temps. Le projet est d’abord
contrôler par la Columbia dirigée elle-même par Sony, qui refuse de laisser
faire Tim Burton réaliser un film qu’il veut en noir et blanc. C’est
finalement la major Disney qui réussit à reprendre les rennes de ce projet
fou, le réalisateur ayant déjà été l’initiateur du dernier projet de
Disney : L’étrange Noël de monsieur jack. C’est donc Paramount
Picture qui aura les droits du film et qui donnera à Tim Burton, le final cut. :
un film en noir et blanc sans aucunes grandes stars du box office. Le film
consacré à la filmographie du réalisateur le plus médiocre de tout les
temps, est finalement, paradoxalement, l’un des plus grands films consacrés
à l’univers hollywoodien. Tim Burton en utilisant les plus grands talents du
cinéma d’aujourd’hui comme son chef opérateur Stephan Czapsky et
l’acteur Johnny Depp, signe en effet son plus grand chef d’œuvre. Une
interprétation parfaite et une photographie magnifique permettent à Ed Wood de
s’élever vers le sublime. Comment
dès lors, parler de cette fine frontière qui sépare le grotesque du sublime.?
C’est ce que l’on va essayer de voir en consacrant ces quelques pages à
l’étude du film Ed Wood et au traitement accordé aux parias d’Hollywood.
Ceci en étudiant le portrait exécuté par Tim Burton de l’autre Hollywood.
Puis il sera question de la rencontre des deux antagonistes, le génie créateur
et son versant obscur du créateur maudit, qui ne peuvent exister l’un sans
l’autre. On se penchera finalement sur l’improbable double biographie qui se
dévoile au fur et à mesure du film.