Yi yi

d’Edward Yang

 

 

 

Ça commence comme toujours par un mariage, tout le monde est heureux : c’est le jour de toute les chances, génial extra : c’est la fête. C’est la fête…. Vraiment ? Il suffit de peu de chose pour que le bonheur apparent de la première scène se désagrège lentement….. Très lentement ( 3 h…. et oui, c’est long ). Cette lenteur, est pourtant nécessaire pour rendre la complexité de cette fiction et ne lourde en aucun cas le spectateur, c’est plutôt une bonne surprise en effet ( ahhh ne me laisser plus seul dans une salle de cinéma ou l’on projette Titanic : je vous en pris ). A la suite d’un mariage, ma foie réussi, un accident tout con ( La grand mère tombe dans le coma ) va mettre l’ensemble d’une famille face au non dit enfouit en leurs personnes, ou à l’intérieur de leurs connaissances. Nons dit, qui soit dit en passant, provoquent chez les uns des frustrations et chez les autres, de la simple aigreur…. Et oui tout simplement comme quoi…..hein !! Faut peu d’chose, dite donc. J’entends déjà des cris, des pleurs : « Mais c’est encore un film qui va nous foutre le cafard….non ? » « je me trompe ? » Oui, un peu…. Même beaucoup. Yiyi car il s’agit de lui, est un film complexe. Un film complexe ne fout pas le cafard, sinon on le saurait, il pousse plus sûrement à la réflexion. Comment ce fait, il par exemple que plus d’1 millions de personne en France se sont rués voir cette merde de Scary Movie ? Surtout qu’en fait, si on réfléchit bien Yiyi, c’est un peu le Scary Movie Taïwanais….. Yiyi, pose de bien étrange question. Pourquoi, certaines personnes courent aussi vite que Speedy Gonzales derrière le frics, en construisant parallèlement leurs malheur ? Pourquoi ceux qui préfèrent être heureux en faisant ce que bon leurs sembles deviennent malheureux par un sale effet boomerang : les aigris et leurs malheurs fabriqués jalousent tellement ceux qui sont heureux, qu’ils se déchaînent sur leurs congénères. Finalement tout est bien qui finit bien dans le meilleurs des mondes : Tout le monde est malheureux. Génial donc, ce film. Mais arrêtez de dire que c’est déprimant, d’abord est ce que votre vie est déprimante ? Non ! Pourtant, elle l’est…..Alors….

 

Mais dans ce film on trouve toujours de quoi s’amuser, comme dans la vie. Alors que tous les personnages centraux s’embrouillent tranquillement en en foutant plein la gueule à ceux qu’ils aiment, y a un gosse qui lui est un peu HS. Il est là, le monde s’agite et lui que fait-il ? Bonne question, bah….. il photographie les moustiques, un peu con le gosse quoi. Il matte comme tout mec de son age, les filles qui le font déjà ( et oui ) à l’époque, souffrir. Il questionne son père, qui lui, capte que dalle aux questions et préfère la simplicité. A la question : « pourquoi, on ne voit pas ce que les autres voient », le père…. Tranquille, répond par une autre question «  Bon, la grand mère….On en fait quoi ? on la balance ou on la garde ? » à moins que cela soit «  Doit on amené Grand mère à la campagne ? » chai plus en fait. Enfin, il fait sans doute la chose la plus poétique du film : photographier le dos des gens pour qu’ils voient leurs faces cachées.

 

Tiens comme c’est bizarre….. Ne serais ce pas là un effet métaphorique, si apprécié de ces orientaux qui refusent toujours notre manichéisme si occidental ? On peut en effet voir dans cet acte, une jolie métaphore qui dénonce ce qui avait été précédemment judicieusement remarqué par la prose illustre ici présente. Les personnages, refusent d’avouer leurs erreurs, autrement appelés : non dits. Ces nons dits, sont tout aussi bien ramené à la surface par cette chose bizarre qui, un beau jour, c’est incruster dans la chambre d’ami : La grand-mère. Celle ci en plus d’avoir gâché le mariage, va par sa présence mettre les personnages au pied du mur. L’une, la mère, s’aperçoit que sa vie n’est qu’un océan de néant hallucinant. L’autre, la fille, culpabilise à mort pour une sombre histoire de poubelle qui put provoquer l’état actuel de la grabataire. Un autre plus zen : le père, trouve que visiblement tout ce qu’il fait en ce moment est d’une inutilité ahurissante, comme par exemple parler à une grand-mère dans le coma, qu’il n’apprécie que moyennement en fait. Autour de ces personnages questionnant la partie métaphysique de la vie, s’agitent les matérialistes de la vie moderne.

 

Ah, les matérialistes…. Vu de loin comme ça, ils ont l’air heureux les mecs. Le marié tout d’abord, sa femme accouche au beau milieu du film et il est tout aussi bien placé dans une grand entreprise qui visiblement à tout de même deux trois problèmes. Heureux donc. Et elle, la petite musicos, elle est craquante et amoureuse que demander de plus ? Quant à cette femme d’affaire qui gagne des millions, peut-on dire qu’elle est malheureuse. Car comme dit l’adage, l’argent fait le bonheur…non ? bah non. Tout ce petit monde est bien malheureux. C’est con à dire, mais courir après la réussite ( l’argent, les mecs et la performance musicale )…. Ça n’apporte pas grand chose. Bah oui. Autant vivre simplement en fait, non ? Regardez, le gosse, encore lui….L’est cool, un tuyau l’amuse et il retiendra du mariage, qu’un simple ballon. Il se prend pas la tête, et c’est lui qui héritera de la sagesse de la vieille dame qui n’est toujours pas morte au bout de deux heures de film. C’est dingue comment c’est coriace à cet age. Evidemment, ce n’est qu’une approche succincte de ce film, qui mériterait, comme tous les grands films plusieurs visions, pour qu’on puisse les décortiquer tranquillement pour le plus grand plaisir des critiques. La répétions, par exemple, ce texte n’en fait pas grand cas, pourtant répétition il y a. Répétions des situations. Les amants se retrouvent sur le lieu de leur rencontre, comme les gosses de cette famille si particulière répètent les histoires de cœurs du père. Répétions enfin des erreurs commises par les protagonistes. La plus catastrophique, arrivant au jeune amant romantique, donc maudit. Mais pour ça va falloir ce bouger le cul et aller voir : Yiyi.

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