2 ) La direction des acteurs :  

 

Shining est sans doute le plus intéressant film de Stanley Kubrick, en ce qui concerne la direction des acteurs employés. Si son travail effectué sur Barry Lyndon était déjà extraordinaire, le travail qu’il va devoir effectuer sur le tournage de Shining ne lui promet pas un repos absolu. Pour interpréter le rôle de l’écrivain devenant progressivement fou, Stanley Kubrick à effectivement choisi un acteur particulièrement singulier dont les deux précédents rôles au cinéma ( Vol Au Dessus D’un Nid De Coucou mais surtout et plus vraisemblablement : Chinatown de Roman Polanski. ) on particulièrement impressionné l’auteur de 2001. C’est pourquoi, il a engager Jack Nicholson,  en qui il voyait une sorte de nouveau Spencer Tracy, pour jouer le rôle de Jack Torrance. Et cela malgré la réputation de l’acteur qui se retrouve souvent à jouer « en roue libre » sur les plateaux de cinéma. Il est même sans doute probable que le réalisateur voulait un acteur diabolique pour interpréter un personnage diabolique. Si lors du tournage, Stanley Kubrick laisse son acteur faire quelques fois "le pitre" c'est que cela sert le film et qu'il peut à tout moment reprendre le contrôle de sa créature. Ainsi, Stanley Kubrick use l’acteur, lui faisant recommencer la traversée d’un couloir de glace plus de cinquante fois. Le fait que Shining soit souvent considéré comme le point de non-retour  de Jack Nicholson et le sommet de sa carrière démontre d'ailleurs cette affirmation. Jack Nicholson ne lui en veut pas outre mesure : «  Au bout de huit mois de travail en commun, j’ai appris à ne rien dire. Il recherche une certaine perfection. C’est le tournage le plus long de ma carrière mais à son niveau d’excellence, je ne vois pas comment il aurait put aller plus vite. Il met la barre très haut. » Il ajoute aussi « J’ai le plus profond respect pour les gens du spectacle qui savent créer un mythe et, sur ce plan là, Stanley damerait le pion à quiconque. » Lors du tournage il était quelques fois aussi peu évident de discerner le plus "fou" des deux : L'acteur ou le réalisateur. En effet pour le tournage de certaines séquence Stanley Kubrick reprenait mot par mot les dialogues de Jack Torrance ; d'autres fois se sont les gestes violent du personnage qui possédaient l'artiste. Gestes qui étaient pour la plupart, adressés à l'actrice fétiche de Robert Altman : l’étrange Shelley Duvall, que Stanley Kubrick avait contacter après qu’elle est reçut le prix d’interprétation féminine à canne pour Three Women. L'actrice gardera un souvenir amer du tournage, puisqu'elle fut littéralement traumatisée par le réalisateur qui n'hésitait donc pas à en venir aux mains pour obtenir le meilleur de l'actrice : Même si ces accès de fureurs ont été comme souvent dans le cas de Kubrick, extrêmement amplifié par la rumeur. Shelley Duvall lui en est pratiquement reconnaissant. Si elle eu du mal à supporter les brimades du réalisateur elle comprend la méthode Kubrick «  au début vous êtes spontané. Mais vers la quinzième prise, vous êtes un cadavre ambulant, un automate. Vidé. Puis la spontanéité revient, la scène est meilleure, vous découvrez des choses que vous ne vous soupçonniez pas. ». a la vu du documentaire réalisé par la fille du réalisateur on peut même se permettre de contre dire la rumeur. Si Stanley Kubrick  à bien traumatisé l’actrice, il faut dire qu’il fallait bien la remettre à sa place. L’actrice avait souvent tendance à prendre la tête à l’équipe du film pour des détails assez insignifiants. Un exemple, lors de la scène de la salle de bain ; Shelley Duvall ira jusqu'à se plaindre qu’elle s’est arraché quelques cheveux  à cause de la fenêtre ( pov’ chérie ). Un des assistants de Kubrick dira « Dès les premiers jours de tournage, j’avais envie de lui enfoncé un coup de batte dans le crâne. »

Le déroulement du tournage et sa durée permit aussi de développer la relation qui liera Jack Torrance / Jack Nicholson, avec son fils / partenaire, Danny Torrance / Danny Lloyd. Dans le scénario, leur relation était beaucoup moins étoffé par rapport, à celle qui peut être visible à l'écran. Shelley Duvall, quant à elle, s'est retrouver de plus en plus marginalisé au fur et à mesure que le tournage s'effectuait. Dans le scénario, elle devait être beaucoup moins pleurnicharde et plus proche de Danny : Mais la relation conflictuelle qui s'était établi entre l'actrice et le réalisateur, sera une des causes de cette de cette mise à l'écart. Le film terminé, le récit se concentre donc plus sur Danny et Jack. Wendy devient de plus en plus extérieur à l'histoire : ce qui permet aux spectateurs de s'identifier plus facilement à son personnage. Kubrick à donc très bien utilisés les problèmes qu'il rencontra avec ses acteurs pour nourrir son film. D'une manière générale, Stanley Kubrick dirigea les acteurs en leur demandant de contrôler le ton de leurs voix pour adopter l'aspect généralement neutre  et anodin des dialogues. Ce qui permet d'introduire dans ce film d'horreur, une certaine quotidienneté proche de celle des spectateurs, ce qui va renforcer la tension que pourra ressentir le spectateur lors de la vision du film.  

 

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3 ) L'utilisation de la caméra dans Shining :