3 ) La Vampirisation Du Genre Par Un Créateur :

 

 

 

 

«  Le sommeil de la raison, engendre des monstres. »

Goya, citez par Stephen King en préambule de son livre.

 

Shining, représente, le film fossoyeur du genre comme dans Halloween de John  Carpenter, on y décèle la conscience du cinéaste de la culture cinématographique du spectateur. C'est pourquoi, dés le générique, le réalisateur met en place un gigantesque processus de démythification du film d'horreur :

 

I: Le spectateur est devant un film, ce n'est pas la réalité : L'ombre de L'hélicoptère nous l'atteste et plus tard, un plan onirique des ascenseurs oriente encore plus les spectateurs sur ce sens : Le sang qui se propage dans la pièce, vient se projeter contre l'objectif de la caméra.

 

II: Le réalisateur tue le suspense dans l'œuf : le gérant de l'hôtel raconte à Jack mais aussi aux spectateurs, l'histoire passé et à venir.

 

III: Le personnage principal prend la chose avec beaucoup d'humour : Sa femme, dit il, adore les histoires de fantômes et les films d'horreurs. Quant à Danny il ne sera pas effrayé par l'histoire des pionniers cannibales puisqu'il à vue ce que représentait le cannibalisme, à la télévision.

Le spectateur sait donc tout depuis le départ : Shining, est un film d'horreur très sanglant : les moments les plus sanglants ont déjà été commentés. Ce qui va suivre est déjà connu donc prévisible pour le spectateur. Il n'y à aucun effet de surprise : Le spectateur est alors soit rassuré, soit déçut. Le début de Shining, est un exemple de déconstruction d'un genre, le reste du film, est du pur Kubrick.

L'horreur, par exemple, ne vient pas de la surenchère d'hémoglobine ni d'effet sonore facile, mais de la juxtaposition de plans complètement opposés : temps différents / éclairage différent. Comme par exemple pour les différents plans des jumelles. Cette technique, n'est pas sans rappeler le montage des attractions théorisé et pratiqué par Sergueï Eisenstein. Pour le réalisateur soviétique suivit depuis par Gilles Deleuze, « le montage représente le tout du film, l'idée. ». Mais l'horreur peut aussi provenir du sentiment d'instabilité que provoque certains effets de zoom rapide sur des parties corporelles décharnées : Cette technique avait déjà été pratiquée par Dario Argento pour ses deux chefs d'œuvres : Suspiria et sa suite Inferno. Encore avant lui Mario Bava réalisait cette technique jusqu'au fétichisme. Enfin Kubrick utilise un autre effet déstabilisant : L’utilisation de format différent pour une même scène. La "scene de la douche" est en effet réalisé en alternance, soit en vidéo ( ? ) ( La femme zombie sortant de l'eau. ) soit avec l'Arriflexe ( La femme zombie se dirigeant vers Jack/ le spectateur : Emploi de la caméra subjective. ) L'emploi pour cette scène de la vidéo ( ? ) , va aussi et surtout dans le sens d'une réappropriation du genre par Stanley Kubrick qui avouait :  « L'image réelle ne pénètre ni ne transcende. Ce qui m'intéresse maintenant, c'est de prendre une histoire fantastique et invraisemblable et de tenter d'aller jusqu'au fond, en faisant en sorte qu'elle paraisse non seulement Vrai mais encore inévitable. »

Le réalisme de Stanley Kubrick dont l'apogée célèbre restera l'utilisation de l'éclairage exclusif des bougies dans un film se passant eu XVIIe siècle, est donc aussi présent dans Shining, jusque dans sont récit : Un Homme devient fou après une trop longue période d'isolement et essaye de tué finalement sa famille. Les noms des acteurs participent, jusqu'à un certain point au réalisme de la situation : Jack Nicholson / Jack Torrance, Danny Lloyd / Danny Torrance. Seule Shelley Duvall ne prête pas son nom à son personnage: Wendy Torrance. On a put d'ailleurs voir qu'elle était aussi le personnage le plus extérieur à l'action : Ceci explique donc peut être cela. Et si les critiques de cinéma parle de L'année Dernière A Marienbad d'Alain Resnais, comme d'un film ou le fantastique se trouve dans le réalisme ; Shining, peut représenter l'exact contraire. Même si Stanley Kubrick, c'est attelé à un film fantastique, on peut remarquer qu'il fait tout pour s'en détacher.

 

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  Interrogation sur la nature même de la mise en scène