La Peste d’Albert Camus
L’Etranger d’Albert Camus
La Chute d’Albert Camus
La Religieuse de Diderot
La Nausée de Jean Paul Sartre
L’Espoir d’André Malraux
Marcel Proust
Un Amour De Swan de Marcel Proust
À l'ombre des jeunes filles en fleurs Marcel Proust, 1918
Les
levers de soleil sont un accompagnement des longs voyages en chemin de fer,
comme les oeufs durs, les journaux illustrés, les jeux de cartes, les rivières
où des barques s'évertuent sans avancer. À un moment où je dénombrais les
pensées qui avaient rempli mon esprit, pendant les minutes précédentes, pour
me rendre compte si je venais ou non de dormir (et où l'incertitude même qui
me faisait me poser la question était en train de me fournir une réponse
affirmative), dans le carreau de la fenêtre, au-dessus d'un petit bois noir, je
vis des nuages échancrés dont le doux duvet était d'un rose fixé, mort, qui
ne changera plus, comme celui qui teint les plumes de l'aile qui l'a assimilé
ou le pastel sur lequel l'a déposé la fantaisie du peintre. Mais je sentais
qu'au contraire cette couleur n'était ni inertie, ni caprice, mais nécessité
et vie. Bientôt s'amoncelèrent derrière elle des réserves de lumière. Elle
s'aviva, le ciel devint d'un incarnat que je tâchais, en collant mes yeux à la
vitre, de mieux voir car je le sentais en rapport avec l'existence profonde de
la nature, mais la ligne du chemin de fer ayant changé de direction, le train
tourna, la scène matinale fut remplacée dans le cadre de la fenêtre par un
village nocturne aux toits bleus de clair de lune, avec un lavoir encrassé de
la nacre opaline de la nuit, sous un ciel encore semé de toutes ses étoiles,
et je me désolais d'avoir perdu ma bande de ciel rose quand je l'aperçus de
nouveau, mais rouge cette fois, dans la fenêtre d'en face qu'elle abandonna à
un deuxième coude de la voie ferrée ; si bien que je passais mon temps à
courir d'une fenêtre à l'autre pour rapprocher, pour rentoiler les fragments
intermittents et opposites de mon beau matin écarlate et versatile et en avoir
une vue totale et un tableau continu.
L’Huile
de chien de Bierce
Pour
donner en vie de lire ce bookin, à notre génération MTV, on peut dire
de cette nouvelle, que c’est le Fight Club du siècle dernier.