"Citation : repetition erronee d'une declaration d'autrui."
Ambrose Bierce
dans ces pages vous trouverez les citations les plus cool qui ont put être dites ou écrites.
Cioran, Nietzsche, Homer Simpson, citations politico stratégique, philosophiques Napoléon et d'autres pensées de divers hommes du spectacle.
Pour les petits rigolos, j'en rajoute certaine: Pierre Desproges, Woody Allen, Simone de Bauvoir, Einstein et Jules Renard
Cioran
La tentation d'exister, éd. Gallimard
"Le meurtre suppose et couronne la révolte: celui qui ignore le désir de
tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais
qu'un conformiste. "
p. 887
"Plus rien à poursuivre, sinon la poursuite du rien. La Vérité? Une
marotte d'adolescents, ou un symptôme de sénilité. "
p. 893
Mes convictions sont des prétextes: de quel droit vous les imposerais-je?
Qu'est-ce qu'un artiste? Un homme qui sait tout -- sans s'en rendre
compte. Un philosophe? Un homme qui ne sait rien mais qui s'en rend
compte.
Syllogismes de l'amertume (1952) / OEuvres / Quarto Gallimard 1995
p.801
« Quelques générations encore, et le rire, réservé aux initiés, sera
aussi impraticable que l'extase. »
"S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu !"
De L'inconvénient d'être né
Je ne fais rien, c'est entendu. Mais je vois les heures passer- ce qui
vaut mieux que d'essayer de les remplir
ma faculté d'être déçut dépasse l'entendement. c'est elle qui me fait
comprendre le Bouddha, mais c'est elle aussi qui m'empêche de le suivre.
le vrai contact entre les êtres ne s'établit que par la présence muette, par l'apparente non-communication, par l'échange mystérieux et sans parole qui ressemble à la
prière intérieure.
Ce que je sais à soixante, je le savais aussi bien à vingt. Quarante ans
d'un long d'un superflu travail de vérification.
a la différence de Job; je n'est pas maudit le jour de ma naissance ;
les autres jours en revanche, je les ai tous couverts d'anathème.
Si la mort n'avait que des côté négatifs, mourir serait un acte
impraticable
pendant que nous agissons, nous avons un but; l'action finie, elle n'a
pas plus de réalité pour nous que le but que nous recherchions. Il n'y
avait donc rien de bien consistant dans tout cela, ce n'était que du
jeu. mais il en est qui ont conscience de ce jeu pendant l'action même :
ils vivent la conclusion dans les prémisses, le réalisé dans le virtuel,
ils sapent le sérieux par le fait même qu'ils existent.
La vision de la non-réalité, de la carence universelle, est le résultat
combiné d'une sensation quotidienne et d'un frisson brusque. Tout est
jeu- sans cette révélation, la sensation qu'on traîne le long des jours
n'aurait pas ce cachet d'évidence dont on besoin les expériences
métaphysique pour distinguer de leurs contre-façons, les malaises. Car
tout malaise n'est qu'une expérience métaphysique avorté.
On entend de tous cotés que tout est futile, faire bien ce que l'on fait
ne l'est pas. Cela même l'est pourtant. Pour arriver à cette conclusion,
et la supporter, il ne faut pratiquer aucun métier, ou tout au plus celui
de roi, comme Salomon.
Je réagis comme tout le monde et même comme ceux que je méprise le plus;
mais je me rattrape en déplorant tout acte que je commets, bon ou mauvais.
Extraordinaire et nul - ces deux adjectifs s'appliquent à certain acte,
et, par suite, à tout ce qui en résulte, à la vie en particulier.
Quand on se refuse au lyrisme, noircir une page devient une épreuve: à
quoi bon écrire pour dire exactement ce qu'on avait à dire?
Si autrefois devant un mort je me demandais : a quoi cela lui a t il
servi de naître? , la même question, maintenant, je me la pose devant
n'importe quel vivant
la grande chance de Nietzsche d'avoir fini comme il à fini. Dans
l'euphorie
Si le dégoût du monde conférait à lui seul la sainteté, je ne vois pas
comment je pourrais éviter la canonisation
j'ai toujours cherché les paysages d'avant Dieu. D'où mon faible pour le
chaos.
j'ai décidé de ne plus m'en prendre à personne depuis que j'ai observé
que je finis par ressembler à mon dernier ennemi.
Pendant bien longtemps j'ai vécu avec l'idée que j'étais l'être le plus
normal qui fut jamais. cette idée me donna le goût voire la passion, de
l'improductivité : à quoi bon se faire valoir dans un monde peuplé de
fous, enfoncé dans la niaiserie ou le délire? Pour qui se dépenser et à
quelle fin? Reste à savoir si je me suis entièrement libéré de cette
certitude, salvatrice dans l'absolu, ruineuse dans l'immédiat.
j'ai tous les défauts des autres et cependant tout ce qu'ils font me
parait inconcevable.
ce n'est pas la peine de se tuer puisqu'on se tue trop tard
Quand on sait de façon absolu que tout est irréel, on ne voit vraiment
pas pourquoi on se fatiguerait à le prouver.
Il faut être ivre ou fou, disait Sieyès, pour bien parler dans les
langues connues...
Il faut être ivre ou fou, ajouterai - je pour ose se servir des mots, de
n'importe quels mot.
Être objectif, c'est de traiter l'autre comme on traite un objet, un
macchabée, c'est se comporter à son égard en croque mort.
Alors que la moindre phrase qu'on doit écrire exige un simulacre
d'invention, il suffit en revanche d'un peu d'attention pour entrer dans
un texte , même difficile. Griffonner une carte postale se rapproche plus
d'une activité créatrice que lire la Phénoménologie de l'esprit.
la passion de la musique est déjà en elle même un aveu. Nous en savons
plus long sur un inconnu qui s'y adonne que sur quelqu'un qui y est
insensible et que nous côtoyons tous les jours.
Distribuer des coups dont aucun ne porte attaquer tout le monde sans que
personne s'en aperçoive, lancer des flèches dont on est seul à recevoir
le poison.
le jour ou je lus la liste d'a peu près tous les mots dont dispose le
sanscrit pour désigner l'absolu, je compris que je m'étais tromper de
voie, et d'idiome.
Ce n'est pas la peur d'entreprendre c'est la peur de réussir qui explique
plus d'un échec.
vous avez eu tort de miser sur moi
Qui pourrait tenir ce langage? Dieu et le raté.....
Est ce que j'ai la gueule de quelqu'un qui doit faire quelque chose ici
bas? - Voila ce que j'aurais envie de répondre aux indiscrets qui
m'interroge sur mes activités.
Si je déteste l'homme, je ne pourrais pas dire avec la même facilité :
je déteste l'être humain, pour la raison qu'il y a malgré tout dans ce
mot être un rien de plein, d'énigmatique et d'attachant, qualité
étrangère à l'idée de l'homme.
Je sens que je suis libre mais je sais que je ne le suis pas.
Je supprimerai de mon vocabulaire mot après mot . le massacre fini, un
seul rescapé: Solitude je me réveillerai comblé
A quoi la musique fait appel en nous, il est difficile de le savoir; ce
qui est certain, c'est qu'elle touche une zone si profonde que la folie
elle même n'y saurait pénétrer.
Les enfants se retournent, doivent se retourner contre leurs parents, et
les parents n'y peuvent rien car ils sont soumis à une loi qui régit les
rapports des vivants en général, à savoir que chacun engendre sont propre
ennemi.
Une seul chose importe: apprendre à être perdant.
Ma vision de l'avenir est si précise que si j'avais des enfants je les
étranglerais sur l'heure.
L'homme à en croire Hegel ne sera tout à fait libre " qu'en s'entourant
d'un monde entièrement créé par lui"
Mais c'est précisément ce qu'il à fait et il n'a jamais été aussi
enchaîné, aussi esclave que maintenant.
Je ne suis rien c'est évident, mais, comme pendant longtemps j'ai voulu
être quelque chose, cette volonté, je n'arrive pas à l'étouffer: elle
existe puisqu'elle a existé, elle me travaille et me domine , bien que
je la rejette. J'ai beau la reléguer dans mon passé, elle se rebiffe et
me harcèle: n'ayant jamais été satisfaite, elle s'est maintenue intacte,
et n'entend pas se plier à mes injonctions. pris entre ma volonté et
moi, que puis faire?
Si je suivais ma pente naturelle, je ferais tout sauter. et c'est parce
que je n'ai pas le courage de la suivre que , par pénitence, j'essaie de
m'abrutir au contact de ceux qui ont trouvé la paix.
Que tout ait été dit, qu'il n'y ait plus rien à dire on le sait on le
sent. mais ce qu'on sent moins est que cette évidence confère au langage
un statut étrange, voire inquiétant, qui le rachète. les mots seront enfin
sauvés parce qu'ils ont cesser de vivre.