Ed
Wood, amorce avec L’Antre De La Folie de John Carpenter une nouvelle donne
dans le cinéma américain. Ed Wood est, il est vrai, symptomatique du retour
sur soi qu’opère le cinéma américain de ces dernières années. La même
année en effet, le tout Hollywood c’est pris d’affection pour une réflexion
sur leur propre cinéma. On put voir aussi à cette époque, John MacTiernnan réaliser
Last Action Hero, ou un spectateur vient en aide à son héros préféré. Mais
c’est à la toute fin des années 90 que les cinéastes américains remettrons
vraiment en cause l’outil cinématographique, avec des œuvre comme Lost
Highway de David Lynch, Dark City d’Alex Proyas ou Truman Show de Peter Weir.
Mais c’est sans aucun doute Ed Wood qui aborde le plus frontalement, ce
changement de cap. Tim Burton, signe ici, un film totalement décalé par
rapport au restant de la filmographie des années 90, en réalisant par exemple
un film d’époque en noir et blanc. L’ambiance
générale du film totalement hors du temps à déconcerter nombre de
spectateurs et la carrière du film, fut un échec, même s’il eu la faveur
des critiques. Pourtant, si Tim Burton à du mal à ce remettre de son premier véritable
échec commercial, il chérit son film et le classe parmi ses préférés. Ed
Wood est en effet un film de rêve, une ode au cinéma et à la création
artistique. C’est un film, comme ceux qui suivront plus tard, qui s’adresse
directement au public et qui remet autant en question le cinéma
d’aujourd’hui que le public moderne. Si le public n’a pas suivit le
film c’est peut être à cause de cette remise en cause. La normalité qui
chasse les gentils monstres de Tim Burton, se retrouve en effet dans le public même.
La première de Bride Of The Monster est éloquente à ce sujet. De quel droit
semble dire Tim Burton, juge t on un film pire qu’un autre ? Tim Burton
ne fait lui aucune classification et met Citizen Kane au même niveau que Plan
Nine From Outer Space. Les deux films sont l’œuvre de passionné qui vécurent
pour réaliser matériellement leurs rêves, et les deux films sont l’œuvres
de Parias qui furent à jamais incompris par le système hollywoodien. L’un
est peut être plus naïf que l’autre, mais contrairement à la grande majorité
des gens, ils ne critiquent pas les autres en restant les bras croisés à ne
rien faire, ils créent. Là est leur génie.