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Œuvre
à la fois unique et multiple, Dark City ne manquera pas de déconcerté
nombre de spectateur :
Dark
City : d’Alex Proyas : sortie en
France, le 20 mai 1998
Pourra
t-il y avoir dans le futur un film de SF aussi excellent que celui ci ? Oui :
Star Wars Ze Phantom Menace ( ouarf ) ….. Non ; sérieux ! La réponse
est bien évidemment : sûrement. N’empêche
que bon courage. Le scénario labyrinthique et chtarbe à tout d’abord été
écrit par le réalisateur himself puis malheureusement été modifié à sa
demande par le scénariste de Kafka film déjà incompréhensible réalisé en
1992 par Soderberg pour, dit il, être plus compréhensible. Ce qui fait, pour
se débarrasser des critiques négatives, que le film souffre d’une trop
rapide compréhension. Dès le départ on comprend 0,000001 % du film ce qui est
dommage. Allez une autre tite critique : la musique qui ne veut pas se
taire…Non Jamais ! ! Pour le reste le film peut être vu comme un
chef d’œuvre, allez hop. Déjà installer au rang des références scénaristiques
( Si on peut voir en effet, quelques petits rapports avec L’Antre De La Folie
le scénar ne copie pas celui de Carpenter. Ze Truman Show de Peter Weir et
surtout le prochain Blockbuster : Matrix, copie eux sans vergogne le film
d’Alex Proyas. Les réalisateurs font même mine de ne pas le connaître ) le
film, est en passe de devenir une référence esthétique ( toujours cette chose
insignifiante nommée Matrix, encuhhlé va … ! ! ).
Pour
bien comprendre ce phénomène, il faut tout d’abord se pencher sur l’œuvre
et son créateur car créateur il y a : Yep. Alex Proyas alors clippeur
torturé du groupe heureusement orphelin INXS ; décide de quitter son pays
d’adoption l’Australie pour rejoindre zi américan dream ( il n’avait sans
doute jamais vu Le Cercle des Poètes Disparus ). Sitôt arrivé, sitôt déçut :
Après avoir songé à Dark City, justement, Alex Proyas se laisse allez avec
The Crow où il ne put faire à son aise . Amputé de toute ambition artistique
par des producteurs ignares. Le film est donc un film : pas plus mais
surtout pas moins. Si le scénar est pauvre et les dialogues, on peut le dire,
très niais, la réalisation sous son aspect clippesque révèle un des derniers
jeunes bons cinéastes américains ( en fait australien… eux non-Egyptien…Ces
parents sont anglais ? Ah Bon ? Ouais mais sa sœur est vietnamienne ;
mais ou je vais moi ? ). Tout comme David Fincher, l’autre jeune bon cinéaste
américain, Alex Proyas à réussi un coup de maître : celui de dessiner dès
son premier long métrage, un univers personnel sans grand rapport avec celui de
Tim Burton avec qui on le compare souvent. Mais qui peut être par contre perçut
comme le grand frère des deux autres ( même parcours et même sens du piratage
hollywoodien ) . Son univers à lui : c’est la ville la vrai avec ses
quartiers chauds plein de pûtes, de drogués et pourquoi pas des serials
killers : Oui pourquoi pas ? L’univers adolescent romantique
anarchiste de Tim Burton, remarquez, en est assez loin. Quant au personnage
proyayen ( gneh ! ! ) qui commence à se dessiner sous nos yeux de
petit terrien, c’est un homme légèrement à coté de la plaque qui ne
comprend rien à ce qui lui arrive : Ah bon je suis mort ? Ah bon je
suis un serial killer ?. Cependant, il
est un peut trop tôt pour tirer des conclusions sur l’œuvre naissante de ce
futur grand ( où alors je lui casse la gueule ). The Crow donc est un film
somme toute, qui eu un certain succès et un statut de film culte :
l’acteur principal avait eu l’idée géniale de crever sur le tournage
garantissant au film un max. d’entrées. Car depuis Aristote on sait que
l’homme prend plaisir à voir une représentation de charogne, il n’y à
rien de morbide à cela messieurs les censeurs.
Bon
remarquez que je n’ai pas encore parler en profondeur de ce film génial
qu’est Dark City, patience on y arrive. L’histoire ?
Allez voir le film de toute façon elle est difficilement réductible. Mais pour
ceux qui ne vont pas voir un film pour voir des images qui défilent : On
peut résumer le film en une simple phrase : Un réalisateur mène un
combat perdu d’avance contre une armée de producteurs Etranger à l’art cinématographique
( non, non on à bien vu le même film et je ne suis pas fou ). Allez comme je
suis gentil et que vous m’êtes sympathique j’argumente : accrocher
vous ! ! John Murdoch est
amnésique : le téléphone sonne, le Docteur Schreber qui se définira
plus tard comme un artiste, lui explique ce qu’il est et ce qu’il doit
faire. Déjà, on peut sans difficulté voir le Docteur comme le réalisateur
qui explique à son acteur les gestes qu’il doit accomplir. Où sont les
producteurs ? Ne cherchons pas plus loin : les Strangers. Strangers et
non foreigner aucun sous-entendu raciste dans ce film. Ces étrangers ont une
certaine vision de la ville qu’ils formatent au grès de leurs volontés, du
moment que c’est impressionnant. Oh ! ! Mais alors ce sont eux les méchants
producteurs ? Oui, mon petit mais ne cris pas si fort.. . les
extraterrestres sont donc plus des étrangers à l’art cinématographique que
des étrangers au monde merveilleusement xénophobe américain, n’en déplaise
à Roland Emerich ( franchement c’est facile ça ; même moi j’peux le
faire ndlr ). La vision pessimiste du métier de réalisateur transparaît alors
dans deux superbes scènes : Lorsque, sur la barque Le Docteur raconte
comment il a du effacer sa mémoire et aussi lorsqu’il doit injecter la dose
de mémoire prescrite par les extraterrestres : il est à ce moment
immobilisé par une sorte d’armure cage roulante. C’est alors qu’Alex
Proyas futé comme un triton, montre que même sous la contrainte de producteurs
blaireaux ( Oh Jean De La Fontaine ), le réalisateur peut toujours mettre son
grain de sels et qué séra séra. ( encuhhlé va ! ! ). Bon les gars,
ça vous suffit comme explications ? Qui osera dire après de Truman Show
et de cette future merdix ( je cède à la facilité je l’avoue) que ce sont
des films originaux. Une citation de Baudelaire me revient d’un coup : Le
propre du génie est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d’années
plus tard. ( au putain comment je me la pète, après Aristote. ). Attention :
total mauvaise fois à venir : Alex Proyas dès son deuxième film à fait
ce que Stanley Kubrick à finis par faire au bout de trente ans avec Shining.
C’est à dire parler autant du travail de mise en scène que de soi à travers
un film cerveau. Je vous avais prévenus. Je me repenche une dernières fois sur
Matrix ( c’est à dire qu’elle cherche les coups ! ! ) et surtout
sur le fait qu’il est remarquable de voir que les grosses majors fascistes
d’Hollywood, n’ont aucune honte à viré maoïste le temps d’une
autocritique hypocrite et fashion : a la mode puisque après les indépendants
Carpenter, David Lynch et son autoroute perdue et enfin Dark City de la moyenne
New Line viennent ensuite les has-been Truman Show et Matrix. Stop ! !
Arrête d’être méchant ! J’aime tout de même cette daube de Truman (
surtout l’utilisation de la B.O. de Mishima sur un tableau de Magritte à la
fin du film : Sublime. ).
Revenons
à nos moutons et à Dark City en général. Ce film souligne sa magnifique métaphore
sur le cinéma de nombreux effets cinématographiques qui font apparaître dans
leurs ensembles visuellement cette même métaphore : Ainsi après le générique
à la Saul Bass, la caméra opère un travelling avant aérien se dirigeant tout
droit vers un petit cercle d’où s’échappe la lumière. Ce qui permet aux
spectateurs d’apercevoir l’intérieur. Que le plan suivant nous montre plus
précisément. Difficile de ne pas voir dans ce petit trou, l’objectif d’une
caméra archaïque platonicienne. ( Une boite, un trou. Et le tour est joué !
). On découvre ensuite des phénomènes étranges : les ralentis qui ne
sont pas comme on le verra dans Matrix ( Ok, Ok, j’arrête ) une simple
masturbation cinématographique. Le ralenti trahi ici la présence d’une force
imperceptible pouvant être souvent bénéfique pour le Héros. Ainsi John
Murdoch sera sauvé in extrémiste par un ralenti lorsqu’il sautera sur une
cheminée en plein tunning. Cette présence peut être vue comme pour le premier
ralenti de Scream comme celle du créateur : c’est à dire Alex Proyas.
Enfin une autre scène peut être vue comme une partie de la métaphore sur le
cinéma : Lorsque Murdoch est emprisonner, sa femme lui rend visite. Il se
passe alors quelque chose d’incroyable : comme une véritable groupie fan
de Leonardo DiCaprio la jeune fille déclare son amour à son mari dont
l’image se dessine à travers l’écran de la vitre du parloir. La chose
incroyable se produit alors : l’acteur traverse l’écran pour embrasser
sa spectatrice. C’est la Rose Pourpre du Caire ou je m’y connais pas didiou ! !
Eh ! Vous savez quoi ?
Contrairement
à Matrix cette métaphore n’est que la partie visible de l’iceberg ( le cinéma
ne sera jamais comme avant après Titanic. ) en effet à l’instar de Blade
Runner, il y à un petit coté philo qui n’est pas non plus autant approfondis
que 2001, il est vrai, mais qui n’est pas négligeable en cette période de
vache maigre cinématographique : La question philosophique est du type Bac :
Qu’est ce qui fait qu’un homme est unique ? le film y répond à demi
mot : peut-être l’imagination. Celui qui à ce pouvoir peut tout faire :
c’est mieux que la Force ! ! Le message devient alors très
soixantuitards : l’imagination au pouvoir ! A mort
l’uniformisation des esprits ! ! Une scène montre bien ce côté
« révolutionnaire » lorsque Murdoch hurle sur des conducteurs
endormis : Wake up ! ! Ce coté philosophique, Alex Proyas l’a
puisé dans ses lectures. On devine sans grand mal l’importance de Philip K.
Dick et son côté Je suis vivant et Vous êtes mort. Mais on peut voir dans
cette ville lugubre une influence de Edgar Allan Poe qui transparaît au début
du film d’une manière flagrante avec l’énoncé du deuxième nom de
Schreber : Poe. On peut aussi citer Diashell Hammet, Lewis Carrol et Mary
Shelley ou Bram Stoker. Dark City est sans aucun doute le film de Science
fiction qui appel le plus aux références littéraires. Les autres références
proviennent aussi de toutes les meilleurs œuvres de fantastique cinématographique.
L’héritage avoué du réalisateur est l’expressionnisme allemand et surtout
les deux principales œuvres de Fritz Lang : Metropolis bien sur mais aussi
M Le Maudit ( Murdoch le maudit ? ) et ses films noirs; toujours dans
l’expressionnisme allemand le culte que voue Alex Proyas au Nosferatu de
Murnau explose dans ce film où les extraterrestres ont des gueules de vampires
au look moitié Clive Barker moitié Franz Kafka. Alex Proyas à aussi retenu la
leçon de Ridley Scott en mêlant dans sa ville futuriste des éléments
familiers et intemporels ( à Coté d’une vielle Chrysler on peut voir un 4*4
et une Déesse. ). Quant à la situation no man’s land de la ville et son éclairage
particulier il est probable qu’il faut chercher du coté de La Cité Des
Enfants Perdus de Caro et Jeunet. On peut deviner aussi l’influence de Terry
Gilliam dont le Brazil est incontournable. Le scénario dans sa forme non métaphorique
peut aussi faire penser à un Alfred Hitchcock sous acide de très bonne
facture. Le reste est à chercher dans les mangas animés comme Akira ou les
comics américains. Cependant la lecture ( roman et Bd ) et le cinéma ne devait
sans doute pas être les seules occupations du jeune Proyas, puisqu’il est évident
qu’Edward Hopper la peinture surréaliste et Magritte en particuliers sont
passé par-là. A moins qu’il faille y voir une surdose de David Lynch. De
toute manière Dark City est en fait une synthèse de l’histoire du
fantastique mondial, rien que ça. Non pas seulement du cinéma, mais aussi de
la littérature et de la peinture.