La
rencontre opposant Ed Wood ( Johnny Depp )
à Orson Welles ( Vincent D’Onofrio )
est un de ces moments rares que puisse nous offrir le cinéma. « Une
rencontre aussi mythique que Dieu gravant les tables de la Loi devant Charlton
Heston ». Cette rencontre
arrive à un moment crucial du film. En effet, elle apparaît au moment ou Ed
Wood désespère de finir son prochain film : Plan Nine From Outer Space.
Elle aura bien sur un effet bénéfique sur le moral d’Ed Wood. Puisque son
idole lui conseillera de ne faire que très peu attention à ceux qui se mettent
en travers de sa route. « a quoi bon réaliser les rêves d’un autre ?
Il faut se battre pour imposer sa propre vision ». De même Tim Burton
illustre très bien cette fine frontière opposant le génie du grotesque,
puisqu’Orson Welles se trouve à ce moment là dans la même situation qu’Ed
Wood. Lui aussi doit supporter les caprice de ses producteurs ( Universal ) qui
veulent lui imposer un acteur ( Charlton Heston ), pourtant peu crédible dans
son rôle, selon le réalisateur de la Soif du Mal. Il lui confit aussi sa
frustration de ne pouvoir adapter sa version de Don Quichotte.
Cette rencontre est aussi le point de non-retour vers une fin non plus réaliste comme l’était l’ensemble du film, mais totalement fantasmée. On peut aussi voir dans cette rencontre, la métaphore du cinéma incarné par Orson Welles s’adressant au réalisateur de Bride Of The Monster. L’encourageant à ne jamais baisser les bras. Tim Burton en profite aussi pour faire dire à Orson Welles son point de vue sur le cinéma et par extension, sur le cinéma. Cette fameuse phrase peut entièrement s’appliquer à la vision du cinéma de Tim Burton, puisque même si il accepte de travailler avec les majors, il s’est tout d’abord battu pour y arriver. On se souvient notamment de la bataille qui avait pu avoir lieu lors du tournage du premier Batman. Qu’importe le génie, l’important est de réaliser ces rêves. « Créez !! » Semble être le message de Tim Burton, a son public.