Le
Mythe du labyrinthe
A
La construction labyrinthique dans Shining comme métaphore d’un cerveau créatif :
1
) L'étrange géométrisation des lieux :
Depuis
Orange mécanique, on peut remarquer dans le cinéma de Stanley Kubrick une
certaine intériorisation du conflit qui se retrouve à son paroxysme dans
Shining. En effet, lorsque l'on s'assoit devant un écran, petit ou grand, pour
la première fois pour visionner Shining, on constate dès les premiers plans du
générique, la sensation d'un énorme labyrinthe étouffant. La voiture réduit
à son minimum s'avance vers l'inconnu. Elan qui paraît alors sans retour à
travers des routes serpentées et des énormes montagnes. Avec la thématique du
labyrinthe, transparaît aussi celui déjà utilisé pour 2001, de l'infiniment
petit et de l'infiniment grand. Les couloirs de l'hôtel Overlook le
transforment alors en un labyrinthe contenu dans un labyrinthe d'arbres
et de montagnes et contenant un labyrinthe en model réduit. Le tout, se mordant
la queue lors d'un court laps de temps s'étendant sur à peine deux ou trois
plans lorsque Jack après avoir fait rebondir sa balle de Base ball contre le
mur, s'approche de la maquette du labyrinthe pour l'observer de haut. Là
Stanley Kubrick coupe et montre en plongée le labyrinthe réel dans lequel
marche Shelley Duvall et Danny Lloyd. L'hôtel gigantesque, la furie gigantesque
et les rapports d'une image à
l'autre, est emprunt d'une mystérieuse grandeur. L'impression hors champ d'un
grand esprit orchestrant les péripéties de l'histoire s'allie avec
l'impression de la création d'un gigantesque cercle vicieux labyrinthique
proche par sa forme des écrits de Borges, du ruban de Möebus ou bien encore
des gravures de Sheller. Il faut aussi faire un parallèle entre les tranchées
où s'agitent les poilus des Sentiers De La Gloire avec le labyrinthe final de
Shining. Dans les deux cas on retrouve une opposition entre l'intérieur et
l'extérieur :
Tranchées
/ Château
Labyrinthe / Hôtel
Les soldats ne sont que de la chair à canon aux mains d'officiers séniles quant à Wendy et son fils ils ne sont que de la viande prête à se faire découper par un boucher de père.