Portishead

 

 

 

A une aimée

 

Il goûte le bonheur que connaissent les dieux Celui qui peut auprès de toi Se tenir et te regarder, Celui qui peut goûter la douceur de ta voix, Celui que peut toucher la magie de ton rire, Mais moi, ce rire, je le sais, il fait fondre mon cœur en moi. Ah ! moi, sais-tu, si je te vois, Fût-ce une seconde aussi brève, Tout à coup alors sur mes lèvres, Expire sans force ma joie. Ma langue est là comme brisée,  Et soudain, au cœur de ma chair, Un feu invisible a glissé. Mes yeux ne voient plus rien de clair, A mon oreille un bruit a bourdonné. Je suis de sueur inondée, Tout mon corps se met à trembler, Je deviens plus verte que l'herbe, Et presque rien ne manque encore Pour me sentir comme une morte.

 

Sapho

 

 

  Sour Times

 

Sour Times ( version album ) de Portishead ( bon c’est du Portishead donc toute suite j’adhère. Après je fais attention un chouillat aux paroles…. Kid Loco à raison, Portishead est le dernier vrai groupe Punk !! Sour Times c’est aussi le titre qui a permis au groupe de s’élancer mais, c’est avec Wandering Star que j’ai commencé à adorer. Une première écoute à la Fneuc ne m’avait pas convaincu, mais un séjour à Aix En Provence : la ville lugubre par excellence m’a persuadé de me ruer sur cet album. 

 

Une Ambiance vaguement sicilienne et pour cause, l'un des samples vient de Lalo Schiffrin. Ajoutée à une rythmique marquée hip hop , une voix à la limite de l'extinction s'élève par moment pour s'écrier, éplorée, déploré, chialé , sangloté, larmoyé, gémir, couiner : "nobody loves me", puis rechuter  et se scratcher sur un plus optimiste "not like you do". La fin avec sa sonorité alarmante, sonne peut être aussi la fin d’une femme en manque d’amour, suite à un arrêt cardiaque ( j’extrapole ? un peu…. ) La douce mélodie chaloupée me hante encore des heures après l’écoute du morceau. « Ce single fut celui de la consécration. Les publicités ayant pour fond Glory Box "Give me a reason to be a woman..." et le clip de Sour Times en boucle sur MTV sont des indices qui ne trompent pas. » ( c’est dingue comme cette société, tue sans sourcilier les sentiments… pour en vendre le corps. Faut pas venir chialler quand les gosses s’entretuent dans les cours de récréation. La haine appel la haine. ) « Une génération s’est reconnue dans les mélodies amères et attirantes de ce groupe venu d'un petit port triste d'Angleterre. » ( Mon cul ouais !! la génération en question bouffe ce que l’on lui donne, après Portishead, voici : Muse !!!  )Avec le recul, il est clair que Dummy a laissé une trace indélébile dans l'évolution de la musique et dans mon esprit joyeux-enfin avant de la découvrir-. l'album possède une réelle unité, à travers ses arrangements de guitare brute et ses claviers atemporels. ) 

Dummy (1994)

 

Sour Times ( version Live ) de Portishead ( du pur délire. Un shoot en public. Rien que pour cette version, je paierais toujours 150 balles ou plus pour aller aux concerts de Portishead. La structure même du morceau est différente, souvent basée sur des boucles : devient plus libre et laisse s’épanouir les mélodies, offrant même un relief inédit et transcendé.  

 

« Si vous voulez découvrir les dessous d'un disque, imaginer le travail en studio et savoir pourquoi il dégage en vous tant d'émotion, il faut voir le groupe sur scène ; ceci est le cas pour Portishead. Beth Gibbons, la très "schizophrénique" chanteuse de Portishead, a beaucoup de talent ( doux euphémisme !! ) lors de ses prestations "live". Elle réussit à transformer le sourire des spectateurs, à l'écoute des répétitives paroles : "nobody loves me", en des rictus malsains »  cette citation que j’aurais aimé écrire et que je ne suis pas charitable de ne pas citer son auteur ( j’trouve plus l’adresse ) correspond totalement à ce chef d’œuvre. 

 

Si le morceau de l’album avait une mélodie homogène a l’ensemble du titre. Ici, Beth Gibbons ne se gène pas pour ralentir ou faire monter avec un lyrisme dément l’orchestre qui suit derrière elle. )

 New York Concert

 

Sour Times ( Airbus Reconstruction ) de Portishead ( encore une, ( faut vous y faire, c’est le Citizen Kane de la musique )  une version plus acoustique mais qui finit comme du Sépultura… toujours avec Beth Gibbons à la voix !! Sans doute l'un des morceaux les plus surprenant de Portishead. 

 

Un mélange de jazz hardcore que n’aurait pas renié Tricky et de phrasée bizarrement rap prononcé bien sur, par Beth Gibbons. Seules les paroles ne changent pas suite à toutes ces reprises, Beth Gibbons, est pour moi la Sapho de ces deux derniers siècles – Putain, c’qu’y a d’bien avec l’an 2000 c’est qu’on se trouve entre deux siècles, ça nous rajeunit pas tout ça n’est pas ?-

Double album remix :  mourning time

 

Extrait :

 

« Faire semblant de ne pas saisir

Les illusions de la toute matinale

Fruit défendu, yeux masqués

Ces politesses que je méprise en moi

Vas-y tu peux tirer maintenant

Car personne ne m'aime,

C'est vrai,

Comme toi. »

 

“To pretend no one can find,

The fallacies of morning rose,

Forbidden fruit, hidden eyes,

Courtesies that I despise in me

Take a ride, take a shot now.

‘Cause nobody loves me, 

It's true, 

Not like you do.”

 

All Mine

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